1500 personnes viennent d’être sauvées d’une mort certaine grâce à la télégraphie sans fil.
Que s’est-il passé ?
En cette froide nuit tombante de fin janvier 1909, le paquebot anglais « Republic », de la White Star Line, s’éloigne à vitesse moyenne des côtes américaines, en plein brouillard. Il se dirige vers l’Europe.
Le Republic, paquebot transatlantique de la compagnie White Star Line, est équipé de la Tsf
En sens inverse, vient le navire italien « Florida » qui achève sa traversée de l’Atlantique nord.
Les deux navires avancent avec une visibilité quasi nulle, l’un des deux (l’enquête devra déterminer lequel) a quitté la route réglementaire séparant les navires allant vers les Usa de ceux qui en reviennent, dispositif permettant d’éviter les collisions.
Vers huit heures du soir, le Florida éperonne le Republic après avoir tenté une manoeuvre aussi vaine que désespérée pour l’éviter. Le choc est particulièrement violent et quatre passagers sont tués sur le coup.
Les voies d’eau du « Republic » se révèlent très importantes et noient rapidement la salle des machines.
Heureusement, le télégraphiste a le temps de remettre en état sa station Tsf endommagée par l’accident et lance un message CQD (Come Quickly Distress) message de détresse encore adopté par tous les opérateurs travaillant sur matériel Marconi, malgré la nouvelle norme internationale qui préconise le signal SOS (trois points, trois traits, trois points en alphabet Morse).
Le message indiquant la latitude et la longitude des navires en perdition, est capté par d’autres vaisseaux de la White Star Line possédant aussi la Tsf et par une frégate garde-côtes évoluant à proximité. Ces derniers se déroutent immédiatement pour porter secours.
Finalement, la totalité des passagers des deux navires entrés en collision sont embarqués à bord du « Baltic », gros vapeur allemand appartenant aussi à la White Star. Au moment où le dernier naufragé rejoint le pont du Baltic, le Republic disparaît définitivement, happé par les flots noirs et glacés de l’Atlantique.
La Tsf vient de préserver 1500 vies.
Affiche de la White Star Line, compagnie anglo-américaine réputée très sûre qui a signé, le 31 juillet 1908, pour la construction de deux nouveaux paquebots géants
Le lendemain, au siège de la White Star, au 30 St James Street, à Liverpool, le Président directeur général, Joseph Bruce Ismay, jette quelques notes sur un carnet :
» On voit bien que la sécurité des navires mérite d’être entièrement repensée. Il est important aujourd’hui de bâtir des coques rendant les bâtiments insubmersibles et de doter les équipages de moyens modernes de transmission pour faire venir les secours en cas de difficultés. A l’opposé, les canots de sauvetage, inefficaces et désuets, qui occupent, de surcroît, une place inutile sur les ponts, doivent être réduits en nombre. Ainsi, un maximum de surfaces pourra être libéré pour une utilisation commerciale. Il convient d’appliquer ces principes aux deux gros navires en chantier de notre compagnie, depuis le contrat signé le 31 juillet 1908, transatlantiques qui promettent d’être les plus beaux du monde : l’Olympic et le Titanic. »
Même le dimanche ou bonne utilisation de l’heure et du jour de la mise en ligne ? Belle chronique encore une fois. Il semble qu’on ait régressé aujourd’hui dans l’usage des moyens de communication. Le maire de Brassac se plaint de l’absence des services de l’Etat : la Garonne va-t-elle encore monter et dépasser les 9 mètres, hauteur de la digue ? Silence sur les ondes, sur les fax, sur les mails, sur les SMS. Mais ouf ! Notre président est en ce moment sur les lieux : il va commander lui-même à la Garonne de regagner son lit !
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Cher Pierre Gérard
Merci pour ce commentaire.
C’est bien du direct. Les conseillers de Georges Clemenceau n’arrêtent jamais ! Et puis, le 26 janvier 1909 n’est pas un dimanche mais… un mardi.
Bien cordialement
Olivier Le Tigre
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Bonjour et merci pour ce texte que j’ai trouvé très intéressant, car j’ai un « faible » pour l’histoire magique des anciens liners.
Juste une question: le premier message de détresse n’est-il pas celui qu’envoya l’opérateur radio du « Titanic » ?
Ou alors y a-t-il une distinction entre le « CQD » envoyé par le « Republic » et le célèbre « SOS » ?
J’ignore si je recevrai une réponse, mais en tout cas, merci pour cette chronique. J’ignorais tout de cette affaire.
Cordialement.
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A JCD
Le CQD envoyé en janvier 1909 par le Republic est l’un des premiers messages de détresse et on considère que c’est la 1ère fois que des vies humaines ont été effectivement sauvées, en mer, par la technique Tsf.
Le naufrage du Titanic aura lieu bien après, en avril 1912, à un moment où la Tsf s’était beaucoup répandue…
L’auteur
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Le sigle SOS comme message de détresse a été proposé en 1906 lors de la conférence internationale de Berlin sur les communications en mer pour remplacer le CQD communément utilisé. SOS n’aurait pas été choisi pour une signification particulière (« save ours ship » ou « save our souls ») mais bien parce qu’il est facile a taper et a comprendre en morse, même par des opérateurs radio novices. Bien que les Anglais aient officiellement adopté le SOS en 1908, le CQD continuera à être largement utilisé par les opérateurs, d’ailleurs, Jack Phillips, le radio du Titanic utilisera le CQD avant d’envoyer le SOS en alternance avec le CQD. J’ai longtemps cru que le 1er SOS avait été envoyé par le Titanic, or en faisant quelques recherches, de nombreux navires l’ont utilisé avant lui, le premier étant, à ma connaissance, celui lancé par l’Arapahoe le 11 août 1909, soit presque 3 ans avant le naufrage du Titanic le 14 avril 1912 !
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Petite modification a mon post ci-dessus après avoir lu Wikipedia et http://www.telegraph-office.com: l’Arapahoe aurait reçu (et non envoyé) le premier SOS, qui a été lancé par l’Iroquois…
Et merci pour la chronique, toujours intéressante ou amusante!
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En résumé SOS = CQD… CQFD !
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