10 mai 1910 : Paris-Rome Express

« Toutes les œuvres de mon époux devront quitter la France ! »

Nous sommes, avec ma femme, dans l’express Paris-Rome.

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Le Paris-Rome Express est un train de la Compagnie internationale des Wagons-Lits

Plus de vingt heures de voyage qui laissent le temps de bien connaître les autres occupants du compartiment.

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Au restaurant dans le Paris-Rome Express : nous nous faisons très rapidement des connaissances

Nous cheminons en face de Léontine Gruvelle, la veuve du peintre Guiseppe de Nittis, peintre italien génial, disparu prématurément à l’âge de 38 ans en 1884. Léontine a été son modèle, son égérie et son amante. Elle entretient à présent pieusement sa mémoire et veille sur toutes les toiles qui n’ont pas été vendues.

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Giuseppe de Nittis : « Les Courses à Boulogne »

« Je souhaite qu’après ma mort, les Italiens et plus particulièrement les habitants de Barletta, sa ville natale, redécouvrent les tableaux de cette époque magique qu’avait sue saisir Guiseppe. »

« Epoque magique » : le mot clef est lâché.

Après avoir quitté la veuve de Nittis, nous découvrons Rome. Le mélange des époques -toutes effectivement plus magiques les unes et les autres – est saisissant. L’Antiquité, la Renaissance, l’Art moderne se concentrent et se fondent dans cet espace bienveillant, cette capitale immense qui a su garder des allures de ville de province où la vie reste douce.

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La fontaine de Trevi

Immensité des églises à l’échelle de la foi vibrante du peuple, grandeur des monuments de Romains qui ont su conquérir le monde mais simplicité d’un moment passé à boire un cappuccino sur la Piazza Navona. Les siècles se mêlent entre eux dans un continuum esthétique, dans une recherche continue du beau et du sacré mais sont présentés par des Romains avenants, souriants et détendus. On parle avec force gestes, on met son discours en scène, roule des yeux, bombe le torse et ménage ses effets : au pied de ses chefs d’œuvres, le Romain aime plaire et se faire remarquer.

Nous ne l’écoutons déjà plus et nous partons, délibérément, nous perdre dans ces petites rues du Trastevere qui tournent et serpentent… à l’infini.

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