13 janvier 1909 : Churchill s’attaque à la pauvreté… et au socialisme

 » Le socialisme exalte le règlement, le libéralisme exalte l’homme. Le socialisme attaque le capital, le libéralisme attaque les monopoles.  »  Ma note concernant les réformes menées en Angleterre par le président du Board of Trade (ministre du Commerce et de l’Industrie britannique), Winston Churchill, commence par l’une de ses citations favorites. Cette dernière pourrait servir à nouveau dans un débat à la Chambre pour répondre à Jaurès !

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Winston Churchill est pressé de réussir

Outre Manche, la volonté du gouvernement de ne pas perdre pied face à la montée du Labour le conduit à des réformes sociales audacieuses dont pourraient -devraient ? –  s’inspirer les radicaux au pouvoir en France.

Churchill, le jeune patricien de 34 ans, habitué des salons mondains et des beaux quartiers, découvre, dans ses fonctions, la misère effroyable qui concerne un bon tiers de la société britannique. Cela le touche, l’émeut. Il veut agir, frapper fort et faire reculer cette « poverty line « . Les journalistes londoniens, goguenards, s’exclament :  » M. Churchill est plein de ses pauvres qu’il vient de découvrir « . 

Trêve de moqueries, les réalisations concrètes sont là :

– Les labours exchanges -bureaux de placement – se multiplient sur le territoire de sa Gracieuse Majesté et permettent aux chômeurs touchés par la crise sévère que nous connaissons depuis 1907, d’obtenir de précieuses informations pour trouver une nouvelle place dans les villes voisines de leur domicile ;

– l’Etat commence à mettre son nez dans le fonctionnement de plusieurs branches professionnelles et impose des conditions de travail et des salaires minimum (national minimum). Ces trade boards scandalisent les patrons britanniques mais sont efficaces pour protéger les travailleurs pauvres de la dentelle ou de la couture, par exemple, qui subissaient jusqu’à présent une exploitation sans merci ;

– enfin, le gouvernement londonien veut absolument créer un plan d’assurance chômage pour l’industrie. Churchill travaille dur sur plusieurs projets en ce sens qui devraient aboutir dans les prochains mois.

Tout cela a de l’allure et ma note administrative destinée à Clemenceau et au ministre du travail Viviani, laisse transparaître une certaine admiration de ma part.

La situation française fait un peu pâle figure à côté de ces réalisations. Notre projet sur les retraites est toujours embourbé, la protection contre le chômage reste balbutiante, l’accès aux soins médicaux reste cantonné à un frange réduite de la population.

En avant dernier paragraphe, je propose de faire venir à Paris, pour une réunion ou deux, un collaborateur très brillant de Churchill, économiste à Oxford, un certain William Beveridge. Celui-ci pourrait nous apporter quelques idées précieuses.

Je conclus ma note par une dernière citation qui provoquera forcément quelques réactions de mes lecteurs (je veux parler de Clemenceau et Viviani) : « le socialisme cherche à abattre la richesse, le libéralisme à supprimer la pauvreté. « 

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