Né le 10 septembre 1868, à Paris. D’origine auvergnate et bretonne, il est fils d’instituteurs. Il grandit dans le IXème et le Xème arrondissement dans des appartements sans confort des derniers étages.
Très bon élève, pur produit de la méritocratie républicaine, il fréquente le lycée Condorcet. Il lit tout ce qui lui tombe sous la main et se passionne pour l’Histoire. Il prend sous son aile deux jeunes camarades discrets mais attachants, Paul Valéry et Marcel Proust…
… puis intègre l’Ecole normale supérieure rue d’Ulm. Il devient proche de Lucien Herr, le bibliothécaire…
… qui le présente notamment à deux autres élèves de l’établissement, un peu plus jeunes que lui, qui deviennent ses amis : Léon Blum et Charles Péguy.
Olivier suit en outre les cours de l’Ecole libre de science politique, rue saint Guillaume et réussit le concours d’entrée au Conseil d’Etat où il découvre les arcanes de l’administration de la République.
A l’âge de 26 ans, notre ami est recruté, en détachement, par Célestin Hennion – grand Patron, policier génial, chargé, entre autres, de la protection des chefs d’Etat – au ministère de l’Intérieur.
Célestin Hennion et Georges Clemenceau
Olivier se fait remarquer pour son inventivité et ses talents de négociateur.
En mars 1906, il est appelé par Etienne Winter, directeur, à rejoindre le cabinet de Georges Clemenceau, ministre de l’Intérieur. Quand ce dernier devient Président du Conseil en octobre 1906, Olivier reste à ses côtés.
Très apprécié de Georges Clemenceau (« le Tigre ») qui en fait l’un de ses collaborateurs privilégiés, notre héros est alors baptisé, affectueusement, par ses collègues, « Olivier le Tigre ».
Pendant trois années intenses, il est chargé de toute une série de missions sensibles aussi bien sur le territoire français (négociations pendant des conflits sociaux ou des grèves dures, collecte de renseignements sur les personnalités en vue, coordination des services de police lors d’enquêtes judiciaires difficiles) qu’à l’international (voyages à Berlin, Constantinople, Prague ou Vienne).
Olivier le Tigre (de profil, sur la droite, lors d’une mission à Vienne)
A Prague, Olivier le Tigre se lie d’amitié avec un certain Franz Kafka. A Vienne, il fréquente Klimt, visite le docteur Freud et Sonia Knips. Bref, Olivier le Tigre sait joindre l’utile à l’agréable.
A la chute de Clemenceau en juillet 1909, Olivier le Tigre doit quitter ses fonctions et propose sa plume à Adrien Hébrard, directeur du prestigieux journal du soir « Le Temps ».
Le nouveau président du Conseil, Aristide Briand, décide, finalement et après beaucoup d’hésitations, de reprendre Olivier le Tigre dans son cabinet pour traiter les dossiers les plus épineux.
Les Présidents du Conseil successifs (Ernest Monis, Joseph Caillaux…) garderont notre héros à leurs côtés, se montrant tous attachés à ses compétences reconnues dans les domaines diplomatiques et dans ceux relevant du ministère de l’Intérieur.
Le 27 avril 1914, le Président de la République Raymond Poincaré demande à Olivier le Tigre de venir le rejoindre dans son cabinet à l’Elysée. Il lui propose d’assurer un lien étroit avec le président du Conseil, contrôler le chef d’état major général Joffre, seconder le chef de l’Etat dans les affaires diplomatiques, avoir un œil sur les affaires intérieures, entretenir des contacts avec le personnel politique de gauche, les écrivains, les artistes et enfin lui rapporter ce qui se dit dans les salons et les diners en ville, sans parler d’éventuelles missions de confiance dans les capitales étrangères…
A ses heures perdues (sic), juste avant la guerre, Olivier était chargé de cours à l’Ecole de Guerre où il ne cessait d’avoir des discussions passionnées sur la stratégie militaire avec le directeur de cet établissement, le général Foch.
Olivier le Tigre est marié et père de trois enfants :
- Son fils aîné, Nicolas, a été incorporé, début mai 1915, pour devenir pilote d’aéronef sur Farman F20. Après l’armistice, Il fréquente un certain Pierre-Georges Latécoère avec lequel il a de grands projets.

Après le 11 novembre 1918, Olivier et sa famille s’installent à Versailles.
Notre héros continue ses activités auprès du chef de l’Etat et du président du Conseil. Il fréquente aussi le Tout Paris artistique et journalistique.
Attention ! Il n’existe pas de concours d’entrée au Conseil d’Etat. Et il faut être assez âgé pour y entrer. De nos jours, il faut au moins avoir 45 ans et un bon dossier !
Lien vers la composition actuelle du Conseil d’Etat : (A défaut d’en avoir trouvé une d’époque, pour ce faire il faudrait directement ce référé à une loi modifiant cette composition 😉 )
https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/fonctionnement/autres-institutions/conseil-etat/comment-est-compose-conseil-etat.html
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Cet Olivier le tigre avait beaucoup d’esprit. Pas étonnant qu’il fut l’ami de Clémenceau. Mais pourquoi son patronyme est t-il inconnu ou caché ?
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ah bon ? j’ai suivi votre lien et…
Comment les membres du Conseil d’État sont-ils recrutés ?
Le Conseil d’État est composé d’auditeurs, de maîtres des requêtes et de conseillers d’État.
Dernière modification : 7 juillet 2018 à 17h16
Deux modes de recrutement existent : le concours et la nomination
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