Une lettre de Clemenceau. Moment de bonheur : mon ancien patron pense à moi ! J’ouvre lentement la missive postée en Argentine où le grand homme fait une série de conférences. Le Tigre m’écrit longuement, je suis flatté, je reste bien l’un de ses confidents.
Je reconnais au fil des cinq longues pages son sens inné de la narration pour me décrire aussi bien la démocratie de cette république sud-américaine, son rêve de faire une ballade à cheval dans la pampa (contre l’avis de son médecin inquiet pour sa prostate), son amour de la nature à perte de vue ou l’importance des femmes dans les foyers …
Buenos Aires en 1910
Sa description fine et humaniste des asiles d’aliénés argentins « où on laisse, pour une fois, les fous en paix dans un régime de semi- liberté » ne laisse pas indifférent.
Je constate avec amusement que mon ex-patron n’a pas pu s’empêcher de piquer, sur place, une de ses colères qui ont contribué à sa célébrité. Il n’a en effet pas supporté de découvrir que les théâtres sud-américains ne respectaient pas le droit d’auteur. Les pièces françaises ou anglaises y sont jouées sans la moindre autorisation. Clemenceau s’est donc fendu de déclarations tonitruantes dans la presse locale dénonçant ce scandale et a envoyé une mise en demeure aussi sèche que bien argumentée au gouvernement argentin.
Il faut croire qu’en Argentine, on craint autant le Tigre qu’en France puisque que les parlementaires de Buenos Aires se sont réunis d’urgence pour voter un texte mettant leur pays en conformité avec les textes européens.
Clemenceau a sût financer sa tournée sud-américaine (Argentine mais aussi Uruguay et Brésil) en accordant l’exclusivité du récit de son séjour au journal L’Illustration qui s’emploie à manier pour le mieux le poid des mots du Tigre avec le choc des photos qu’il leur envoit, fussent-elles de fous……
« Notre visite à l’Open door (*) n’a pas duré moins d’une journée,
et nous n’avons certainement pas tout vu. De la première
minute à la dernière, nous fûmes accompagnés par un fou
photographe qui ne cessa de prendre des clichés à sa convenance,
et même nous admonesta sévèrement vers la fin du déjeuner, quand il put croire que nous nous lèverions de table sans avoir consenti à poser.
Quatre jours après ma visite, je recevais une suite de photographies reproduisant les divers incidents de notre promenade à l’Open door, reliées en album par un fou naturellement, et expédiées par un autre fou à un destinataire assez fou pour se supposer doué de raison.
Par les échantillons qu’on lui met sous les yeux, le lecteur pourra
juger de la mesure dans laquelle une expression d’art se peut
accommoder de la déraison. »
(*) L’Open Door ou porte ouverte est le nom de la méthode utilisée pour s’occuper des patients, dans la colonie d’aliénés du docteur Cabred
Bye
Olivier Stable
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Il envoie -e- comme il chante, il s’emploie: envoyer, employer, chanter, 1er groupe: e.
il a su -u- il a bu, il a vu, il a envoyé…..pas besoin de t ni de ^.
le poids -avec un s, c’est plus lourd- des mots.
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Toto, à defaut de correcteur automatique qui fasse le poid pour traquer chacune de mes foutus fôtes d’ortôgrafe, je consens à vous envoyer pour censure préalable chacun de mes messages afin d’éviter de mettre inutilement à mal la sensibilité des internautes peu désireux de lire de telles sottises écrites….
Vous pouvez à cette fin créer une adresse dédiée, type
mastercorrectortoto@laposte.fr
Sur le fond vous avez raison. Faire de l’ortographe est (certainement) signe de bonne culture 🙂
Bye
Olivier Stable
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