Certains collègues ou chefs ne cessent de me parler de ce professeur au collège de France qu’est Henri Bergson.
Son livre le plus récent, « L’Evolution Créatrice », a fait grand bruit dans le petit monde de ceux qui s’intéressent à la philosophie.
Dans un langage clair, il donne des armes à ceux qui se plaignent d’une époque où seule la science, le progrès technique comptent. Il explique que notre esprit n’est pas que matière mais aussi et surtout « élan vital ». Nos actes, notre personnalité ne sont pas le produit d’un déterminisme qui nous échappe mais d’une conscience et d’une liberté créatrice qui nous appartient.
Les scientifiques purs se trompent aussi en jugeant que des données comme le « temps » sont mesurables et uniformes. Chacun sait pourtant que l’impression de durée varie plus ou moins longuement en fonction de la joie ou de l’ennui que nous pouvons ressentir pendant l’instant que nous cherchons à mesurer. Il y une durée psychologique qui est celle que ma conscience éprouve. Cette durée, les savants sont impuissants à la mesurer..alors que chaque être humain peut la ressentir, la vivre.
La science a donc clairement des limites.
Ceux qui ont rencontré le professeur reviennent fascinés par son intelligence lumineuse, sa façon de parler littéraire et précise. Dans une France où l’on peine à voir Dieu autrement que comme une « tradition », il évoque les saints et les héros qui inventent des valeurs nouvelles, dans un amour des autres sans limites.
Dans ce monde de souffrance (le monde ouvrier…), de progrès technique qui ne profite pas à tous; dans ce monde menacé par la guerre…tout cela est rafraîchissant.
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