30 octobre 1907: Comment administrer les colonies?

 Indochine en 1886

 La France a regroupé une bonne part de ses colonies d’Afrique en une « Afrique Occidentale Française » (1895) ainsi que ses possessions d’Indochine en une « Fédération Indochinoise » (1887).

Lors d’une réunion de ce jour au ministère des colonies (je représentais la Présidence du Conseil) avec les collaborateurs de M. Milliès-Lacroix, ministre en charge de ce portefeuille, nous avons abordé le sujet de fond sur lequel G. Clémenceau aimerait que le gouvernement et l’Etat se positionnent plus clairement qu’aujourd’hui.

Faut-il administrer les colonies en direct, comme si c’était la France?

L’éloignement pousse à une réponse négative. A des jours de bateau de Paris, il faut bien que les administrateurs locaux puissent prendre les décisions qui s’imposent.

Doit-on aller jusqu’à permettre le maintien des coutumes locales et des chefs de village? Certainement pas. La France est unique et les territoires d’outre mer doivent bénéficier de tous les apports de la République.

J’ai appris au cours de cette réunion des éléments qui font réfléchir. La scolarisation des enfants des différents territoires ne dépasse jamais 10%.

En outre, nous faisons beaucoup de publicité autour des oeuvres merveilleuses de l’Institut Pasteur. Pour autant, les médecins coloniaux restent peu nombreux et les conditions sanitaires des populations sous la protection de la France restent très précaires.

Ce faible investissement de notre république sur la scolarisation et sur la santé des populations indigènes n’est-il pas en contradiction avec la politique d’assimilation des territoires à la France?

30 octobre 1907: Notre voisin détroussé par les « Apaches »

 « L'apache est la plaie de Paris.Plus de 30,000 rôdeurs contre 8,000 sergents de ville. »Le Petit Journal. 20 octobre 1907.

La presse parle souvent de ces bandes de jeunes d’à peine vingt ans qui terrorisent Paris et les grandes villes. Organisées autour d’un caïd, elles se livrent à de nombreux méfaits dans des quartiers qui deviennent leur territoire (Maquis de Montmartre, rue Pierre Leroux, rue de Lappe…).

Soignant leur habillement – pantalons à larges pattes, souliers bien cirés, foulards rouges -, entourés de prostituées (les « gagneuses »), les Apaches fascinent la presse. Leur nom vient d’articles de journaux qui font allusion directement aux Indiens du grand chef Géronimo.

Parfois cruels, ils peuvent aller jusqu’à couper le nez ou les oreilles d’un rival.

L’escroquerie, la cambriole ou le proxénétisme n’ont pas de secrets pour eux. Notre police peine à mettre un terme à leurs agissements.

Notre voisin du dessous a été victime d’une bande de quatre jeunes gens ce matin. Il n’a pas été frappé mais a dû leur céder prestement son portefeuille bien garni puisqu’il sortait de la banque. Repéré à sa sortie de l’établissement, il a sans doute été suivi plusieurs minutes avant d’être attaqué dans un endroit discret où personne ne pouvait lui porter secours.

Jusqu’à présent, les délits de ces voyous avaient plutôt lieu la nuit…nous ne sommes donc plus en sécurité, même de jour!

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