On se tue en « avion » (le terme « avion » utilisé par Clément Ader est pourtant sympathique). Cette affirmation relevait de l’évidence quand les tous premiers appareils avaient pris leur envol : les amas mal conçus de toiles ou de tôles ne pouvaient décoller qu’à grand peine et retombaient rapidement en mettant en danger les imprudents qui avaient pris la place de pilote.
Ces derniers temps, une deuxième génération d’aéroplanes commence à occuper les airs. Les moteurs plus compacts conservent une puissance importante pour entraîner de beaux objets aux ailes longues et fines, avec une portance améliorée.
Les frères américains Wright, par exemple, ont bien observé le vol des oiseaux et ont fait des centaines d’expérimentations. Ils ont compris le principe de gauchissement des ailes et donc du virage. Ils ont travaillé à alléger le poids de leurs appareils et de leurs moteurs à hélice.
Il y a quinze jours, à Fort Myer aux Etats-Unis, les Wright ont essayé un biplace robuste, le Flyer type A. Cet engin intéresse l’US Army et le vol était donc observé de près.
Vol des frères Wright à Fort Myers, en Virginie, USA 1908
A 70 km/h, le Flyer a décollé, emportant Orville Wright et le lieutenant Selfridge, un des tout premiers passagers de l’histoire de l’aviation.
Après quelques instants de vol, l’hélice s’est brisée et l’appareil s’est écrasé lourdement au sol. Selfridge a été tué sur le coup et Orville a été grièvement blessé, sous les yeux horrifiés de l’assistance.
Accident spectaculaire qui fait réfléchir sur la sécurité des pilotes, de leurs éventuels passagers et des personnes restées au sol.
Le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Guerre ont pourtant donné leur feu vert pour que les frères Wright puissent venir faire des essais en France sur le champ de courses des Hunaudières et sur le terrain de manoeuvre d’Auvours près du Mans.
Je me rends, à la fois fasciné et craintif, sur les lieux de ces exploits, dès ce soir.
A suivre…
Ils ne connaissaient pas le merveilleux > qui les aurait surement protéges ! et grace auquel on en serait encore à la lampe à huile et au char à boeuf . Quoique les accidents de chars à boeufs ont du exister .
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le mot : » principe de précaution » a disparu de mon commentaire, désolé.
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L’accident de Orville Wright et Selfridge eu lieu le 17 septembre 1908 à Fort Myers (Virginie) près de Washington. Pour les vols en France par Wilbur les ministères n’avaient rien à voir dans ces essais (et d’ailleurs l’Armée avait refusé la proposition d’achat faite par les Wright), c’était un contrat privé entre les Wright et le consortium de Lazare Weiller, la Compagnie Générale de Navigation Aérienne. A l’origine le lieu des essais n’était pas défini; Issy les Moulineaux (lieu habituel des tentatives des aviateurs de l’époque) n’étant plus accessible aux civils, les vols se feront au Mans à l’invitation de Léon Bollée à partir d’Août 1908. Début 1909 les Wright poursuivront les vols à Pau et y ouvriront la première école de formation de pilotes au monde.
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Cher Alain
un grand merci pour ces utiles précisions.
A mon tour d’en donner:
Si, les ministères avaient à voir dans ces essais. Effectivement, le ministère de la Guerre était très réservé par rapport à d’éventuels achats, en revanche,il délivrait (via l’école d’artillerie du Mans) des autorisations pour utiliser, par exemple, le champ de tir d’Auvours (j’ai un fac similé qui l’atteste). Quant au ministère de l’Intérieur, il était partout et « au courant de tout » via ses nombreux informateurs et son réseau de préfets. Il est impensable que de tels essais aient été réalisés sans son feu vert, au moins implicite.
Signé : L’auteur
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Une petite précision à propos du message d’Alain.
Avant d’arriver à Pau, ils sont passés par York, en Angleterre.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle à Pau, on appelle « jambon d’York » le jambon blanc
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merci avec du retard mais sincèrement à mon ami Alain pour ces précisions sur les frères Wrigth qui m’ont permis de faire mon interressant devant mes copains comédiens…..
Je bosse du mieux que je peux pour être digne de mon ainé en tant que pilote évidenment et serais très heureux d’être un jour peut être son second…
Lolo de romainville
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