Où que l’on porte son regard sur le bilan de cette présidence, tout semble avoir réussi à Theodore Roosevelt.
L’économie ?
Un début de krach boursier en 1907 et un commencement de récession ont été enrayés à temps par des décisions pragmatiques d’injection de fonds -privés – dans les banques fragilisées et d’assouplissement de la loi anti-trust. Une législation bancaire est en cours d’élaboration et le pouvoir envisage la création d’une Réserve fédérale.
Le Président T. Roosevelt et sa famille
Le social ?
» La Maison Blanche qui est propriété de la nation traite de la même manière tous les citoyens honorables de la nation. En même temps, j’ai souhaité faire comprendre aux ouvriers que je résisterai comme du silex à la violence et au désordre qu’ils pourraient créer, tout autant qu’à l’arrogante avidité des riches et que j’agirai aussi vite contre les uns que contre les autres. »
Les Américains ont apprécié cette politique du juste milieu. Elle est un réconfort pour les mineurs appauvris qui se sont mis en grève, il y a deux ou trois ans, et ont trouvé un allié dans le pouvoir fédéral doté d’un récent ministère du travail. Elle rassure aussi les milieux d’affaires qui savent pouvoir trouver un appui en cas d’entrave à la liberté du travail et d’entreprendre.
Theodore Roosevelt : » Je me méfie de l’arrogante avidité des riches ! «
La nature ?
Roosevelt a compris que le contrôle des ressources naturelles comme l’eau, notamment dans l’Ouest, était indispensable pour éviter des utilisations anarchiques et un gaspillage généralisé. Il a donc placé l’Etat fédéral à même de prendre des mesures en matière d’irrigation et de gestion des bassins.
Un vaste programme de création de parcs nationaux a été engagé : on peut maintenant admirer une flore et une faune éblouissante à Crater Lake, à Wind Cave ou à Mesa Verde.
T. Roosevelt visite un parc national
L’international ?
Rappelons simplement que Théodore Roosevelt a obtenu le prix Nobel de la paix pour la médiation qu’il a effectué avec talent entre la Russie et le Japon lors du conflit de 1905.
Un très bon Président donc.
Mais comme si cela était trop beau pour être vrai, comme s’il voulait finir sa vie politique sans s’user, Roosevelt a décidé… de ne pas se représenter.
Un Président heureux de laisser tomber la politique !
Il prépare actuellement son prochain safari et préfère quelques coups de fusil dans la savane africaine à une nouvelle campagne électorale.
Roosevelt laisse un homme plus terne et moins populaire que lui, William Howard Taft, reprendre le flambeau du parti républicain.
Pendant ce temps, la grande Flotte blanche tourne autour du monde. Sur ordre de la Maison Blanche, quatre puissantes escadres de cuirassés de l’US Navy sont parties faire une démonstration de la force navale des Etats-Unis. Dans tous les ports de la planète -Trinidad, Rio, Punta Arenas, Honolulu, Auckland, Yokohama, Colombo… ils sont accueillis par des foules joyeuses.
Des foules qui sont persuadées que, maintenant, l’Amérique peut sauver le monde.
Theodore Roosevelt sur le cuirassé USS Connecticut