Aristide Briand prônait, au début de sa carrière politique, la grève générale. Cette fois, il est de l’autre côté de la barrière, celui des gouvernants. Le théoricien du « grand soir » doit préserver les intérêts vitaux du pays : les électriciens, les gaziers, les employés du téléphone, cessent progressivement leur activité pour soutenir les cheminots qui se croisent déjà les bras, sur tout le réseau ou presque.
La situation est grave. Le pays est sur le point de se bloquer complètement.
Les affrontements entre grévistes et non grévistes sont particulièrement violents : un ouvrier serre-freins non gréviste a été tué par ses « collègues » à Cormeilles-en Parisis.
L’état-major des armées envoie des notes alarmistes sur son incapacité à défendre le pays si la grève continue : les troupes ne pourront plus être acheminées aux frontières et les communications interrompues risquent de couper les régiments des ordres venant de Paris… sans parler des risques réels d’insurrection généralisée.
Le régiment du 5ème génie de Versailles est en première ligne pendant les grandes grèves de 1910. Cette unité spécialisée dans les chemins de fer possède les compétences pour se substituer aux grévistes.
Briand réunit les ministres concernés et indique qu’il va faire signer un arrêté autorisant la mobilisation des grévistes pour 21 jours.
Millerand doute de la légalité d’un tel acte. Barthou pense que l’ordre restera sans effet. Viviani s’emporte et considère que cela remet en cause toute la politique de conciliation et d’apaisement qu’il essaie de mener au ministère du travail.
Il ajoute, le teint rouge de colère et la voix vibrante : » Si vous faites cela, vous me conduirez à un suicide politique ! «
Briand écoute, reste calme, et se retourne vers le général Brun, ministre de la guerre :
« Vous signez cet arrêté, je vous en donne l’ordre. La sécurité du pays et l’autorité de l’Etat passent avant les états d’âme de certains de mes ministres. «
Puis il se retourne vers Viviani et lui jette, d’un ton glacial : » Monsieur Viviani, c’est fait, j’ai signé. Vous pouvez maintenant aller vous tuer ! «
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Il y a bien longtemps que le ridicule ne tue plus, enfin ce n’est rien à côté de l’arsenic, donc laissez ces bourgeois replets, bouffis, satisfaits d’eux même lustrer leurs égo liliputiens, pour la tuerie les mêmes feront 14/18, avec de bien meilleurs résultats… au fait briand n’était il pas ce politicien amateur de martinet, et maso à ses heures?? aucun rapport avec l’actualité présente … sauf que…. je vois bien une galère à moitié échouée à bord de laquelle un équipage de bric et de broc se fait allègrement knouter par un nabot tout en T.O.C. combien y prennent plaisir? çà mystère…. mais ils restent à bord et sont même en train de tirer à la courte paille celui d’entre eux qui rêvera de diriger l’étambot du rafiot……
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Il y a déjà eu des exemples à l’étranger de mobilisation dans l’armée des cheminots, lors d’une grève des chemins de fer. En Italie et surtout en Hongrie, où en avril 1904 où le gouvernement utilisa l’armée pour arrêter des milliers de grévistes afin de les incorporer de force comme soldats. Il est vrai que par la suite le même gouvernement fit droit aux principales revendications des grévistes, notamment au niveau des hausses de salaire.
On verra, si une fois la grève étouffée comme cela semble probable, Aristide Briand saura ensuite lâcher du lest….social.
Le gouvernement n’a, de plus, pas à faire face à un mouvement de masse parmi les cheminots. Si les réseaux ouest et nord sont quasiment paralysés, le réseau est fonctionne et le PLM n’est guère touché.
Mais il est vrai que les grévistes-activistes, même minoritaires, sont bien organisé et savent ce qu’ils veulent. Il y a quelques semaines, une brochure syndicale intitulée « Le syndicalisme dans les chemins de fer », éditée par un employé du réseau Ouest-état (licencié sur le champ pour ce coup d’éclat) et préfacé par Griffuelhes, ce qui n’est pas rien, leur indiquait clairement les méthodes d’actions à employer, notamment le sabotage intelligent.
EXTRAIT
« Pour être certain du succès au cas où la majorité des employés de chemins de fer ne cesseraient pas le travail au début, il est indispensable qu’une besogne, dont il est inutile de donner une définition, soit faite au même instant dans tous les centres importants au moment de la déclaration de la grève.
Pour cela, il faudrait que des équipes de camarades résolus, décidés, coûte que coûte, à empêcher la circulation des trains soient dès maintenant constituées dans tous les groupes et les points importants.
Il faudrait choisir des camarades parmi les professionnels, parmi ceux qui connaissant le mieux les rouages du service, sauraient trouver des endroits sensibles, les points faibles, frapperaient à coup sûr sans faire de destruction imbécile et, par leur action efficace, adroite, intelligente autant qu’énergique, rendront d’un seul coup inutilisable pour quelques jours le matériel indispensable au fonctionnement du service et à la marche des trains.
Il faut penser sérieusement à cela. Il faut compter avec les jaunes, les soldats, et si tout n’est pas préparé d’avance, il sera trops tard pour agir au moment de la lutte. L’armée, toujours prête à marcher, sera vite sur les lieux; les gares, les points vulnérables seront occupés militairement. Il faudrait donc pour aboutir que chacun rende inutilisable, sans pour autant les détruire, ces instruments de travail. »
Bye
Olivier Stable
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l’Histoire ne fait que se répeter 😉
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no comment
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no comment
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???
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J’aime bien le texte de cette affiche de la CGT que reproduit ce jour le journal L’Humanité.
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(….)
Que demandent-ils?
Aux Compagnies qui réalisent un chiffre annuel de 38 millions de bénéfices, comme la Compagnie du Nord, ils demandaient un minimum de salaire de 5 francs par jour pour un travail quotidien trop long, trop fatiguant, trop périlleux.
Ils demandaient la rétroactivité de leur retraite, ils demandaient le respect de leurs droits de travailleurs.
Les promesses n’ont pas été tenues.
les menaces ont été exécutées.
Vexations, punitions, révocations ont tenu lieu de réponse.
Bafoués, bernés, les Cheminots de la compagnie du Nord se sont révoltés d’abord.
Malheureux comme eux, las de souffrir et de se résigner, les cheminots des autres réseaux ont suivi leur exemple.
ILS ONT TOUS BIEN FAIT
Le Prolétariat les approuve
Il veut les seconder
Il veut les aider
Le gouvernement, aidé par une presse servile, veut tromper l’opinion publique. Il ne réussira pas.
Nous démasquerons ces infamies.
Le gouvernement aux abois veut rassurer la bourgeoisie.
Elle en a besoin.
C’est pour cela qu’il conteste aux cheminots le droit de grève.
(…..)
les cheminots ne prennent pas au sérieux l’ordre de mobilisation.
On ne mobilise pas des gens qui demandent un moins mauvais sort.
Le stratège infâme de ce gouvernement de traîtres et de rénégats qui veut faire croire que le mouvement PUREMENT CORPORATIF des cheminots est un mouvement politique ne trompera personne.
C’est cinq francs par jour la politique des cheminots !
(…..)
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Bye
Olivier Stable
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