20 octobre 1909 : S comme Socialisme

Notre socialisme collectionne les occasions manquées.

Son unité ? Elle est imparfaite. Le congrès de 1905 qui a eu lieu à la salle du Globe à Paris à la demande de l’Internationale ouvrière a bien conduit à la création d’un grand parti Sfio fusion des Guesdistes, Blanquistes ou autres Jauressiens mais plusieurs leaders sont restés en dehors de cette unification : Millerand, Briand ou Viviani.

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Cet article est la suite de l’abécédaire sur notre époque commandé par la direction du journal Le Temps.

Sa ligne politique ? Elle ne cesse de se chercher. Le marxisme aurait dû prendre le pas sur toutes les autres aspirations à l’issue du congrès du Globe mais Jaurès veille à maintenir un équilibre avec d’autres idées éloignées de celles professées par le grand philosophe allemand.

On ne peut non plus parler de social-démocratie puisque tout rapprochement avec le monde syndical reste impossible depuis le Charte d’Amiens de 1906 qui érige en principe intangible le caractère non politique du combat syndical.

Son influence ? Le groupe parlementaire socialiste n’atteint pas les cent députés. Les élections depuis 1880 sont souvent décevantes. Coincé à l’extrême gauche par un parti radical qui sait encore capter, par un grand mélange de pragmatisme et de démagogie, l’électorat populaire et/ou rural, il n’a pas une audience grandissante et ne peut donc envisager dans un jour proche de gouverner seul.

Que reste-t-il alors aux socialistes ?

Un vrai meneur et une capacité à rêver.

Jaurès s’affirme de plus en plus comme l’homme fort du parti. La santé déclinante de Jules Guesde lui laisse un espace à conquérir. Son sens de la formule, sa capacité à magnétiser les foules et des idées authentiquement généreuses font le reste.

Le socialisme se présente aussi comme le seul parti capable de faire encore rêver. A longueur de colonnes du journal L’Humanité, on se plaît à imaginer un monde nouveau où la Propriété change de mains, le pouvoir ouvrier devient réalité et où l’Egalité et la Fraternité cessent d’être de simples mots ornant le fronton au-dessus de la porte des écoles.

Le socialisme a sans doute un avenir. Il reste à savoir lequel exactement.

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Les idées généreuses de Jean Jaurès donnent un avenir au socialisme. Il reste à savoir lequel exactement. Winston Churchill a, pour sa part, tranché. Il lance avec cruauté et une volonté de provoquer : « Christophe Colomb fut le premier socialiste. Il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et tout cela, aux frais du contribuable. »

Un commentaire sur “20 octobre 1909 : S comme Socialisme

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  1. Le socialisme est une idée neuve car il incarne le concept que le progrès technique peut conduire au progrès social d’une masse de gens de plus en plus nombreuse. Gageons que cette prophétie se réalise car si d’aventure le progrès technique, non seulement ne libère pas la masse des aliénés sociaux dominés par une oligarchie, mais en plus conduit l’humanité à sa destruction, le socialisme s’effondrera. Il ne restera plus que le radicalisme avec ses idées creuses. Et on ne fonde pas un programme politique avec l’opportunisme et le pragmatisme. Et on ne peut également durer éternellement en étant une simple machine à assurer la carrière d’une poignet de ministre de députés ou de sénateurs qui inévitablement, faute de représenter un idéal, ne représenteront plus que leur propre égo.

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