La note rédigée par mes amis fonctionnaires du Quai d’Orsay fait le tour des bureaux du cabinet de Clemenceau. Son titre provoque l’effet d’une bombe : »Guillaume II abdique ».
Le document très bien rédigé évoque la forte baisse de moral de l’Empereur allemand à la suite de la crise dite du « Daily Telegraph », du nom de l’entretien très imprudent et profondément maladroit que Guillaume II avait donné à la presse internationale. Il rappelle les nombreuses attaques internes (au Reichstag) et externes (indignation de dirigeants étrangers) qui avait suivi ses propos.
L’empereur Guillaume II (à gauche) veut quitter le navire…
Les fonctionnaires rappellent ensuite la crise fiscale et budgétaire lancinante qui empêche l’Etat fédéral de disposer des ressources nécessaires à son bon fonctionnement.
Ils peignent sous un jour assez cru les rapports difficiles entre Guillaume II et son chancelier Von Bülow, l’un et l’autre s’accusant mutuellement de trahison et de manque de solidarité en public.
Mes camarades du Quai insistent sur le caractère finalement fragile du monarque germanique « en proie à des crises nerveuses fréquentes », « obligé parfois de s’aliter quand ces moments surviennent ».
Ils notent que Guillaume II reste très populaire auprès de ses sujets mais que ce soutien populaire n’est plus suffisant pour le convaincre de rester à la tête de l’Empire.
Pour conclure, la note évoque les modalités de ce départ : discours exceptionnel lu après demain au Reichstag par le chancelier (le Quai nous en fournit obligeamment un exemplaire), rencontre avec les ambassadeurs des principales puissances (dont la France) pour expliquer cette décision, organisation d’une passation provisoire de pouvoirs au Kronprinz en attendant l’établissement… d’une république.
C’est ce dernier mot qui a jeté le doute dans mon esprit. Une république en Allemagne ? Un Empereur qui abdique ? Un 1er avril ?
Et si tout cela n’était qu’une blague ? Moi qui m’apprêtais à foncer dans le bureau de Clemenceau pour lui annoncer la nouvelle !
De sacrés rigolos mes amis du Quai…
Que de démissions ! Hier à 23 heures, celle de Valérie Pécresse : http://histoireuniversites.blog.lemonde.fr/2009/03/31/elle-a-demissionne/.
La rumeur court que Nicolas 1er démissionnerait également s’il ne parvenait pas à imposer les vues de la France au G20. Et aussi Angela Merkel ? … prenant exemple sur son Guillaume, un siècle plus tard !
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Ah oui, c’est un poisson d’avril… Bon courage dans cinq ans ! Né en 1978, j’ai le bonheur d’avoir échappé à tout ça.
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Terrible ce poisson ! Si cela n’avait pas été un gag, nous aurions peut-être évité la Grande Guerre, et pourtant pour arriver au même résultat : l’abdication de Guillaume II.
Bonne journée.
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