Sincérité dans les sentiments, franchise dans l’expression, affection pour les Anglais… que redire à cela ? Rien, si ces qualités étaient celles d’un sujet ordinaire de l’Empire allemand. Seulement voilà, nous avons affaire à Guillaume II, l’homme des gaffes, l’Empereur de la bourde.
L’Empereur Guillaume II : il aime les uniformes, fréquenter les officiers prussiens mais ignore tout de la diplomatie
Dernière affaire en date : l’affaire du Daily Telegraph. Dans un entretien au quotidien londonien, fin octobre, Guillaume II a lâché que la France et la Russie l’avaient invité à se joindre à elles pour « humilier l’Angleterre jusqu’à lui faire mordre la poussière » (sic) mais qu’il avait refusé et conservé par-devers lui les textes exacts venant des deux gouvernements.
Il a aussi déclaré qu’il était à l’origine des plans ayant permis aux Anglais de battre les Boers en Afrique de Sud. Pour conclure, il a indiqué que la flotte allemande est conçue pour faire la guerre aux Japonais et non aux sujets de sa Gracieuse Majesté britannique. Bref, il aime les Anglais et veut se rapprocher d’eux.
L’affaire fait grand bruit. Les journaux des pays européens font des éditoriaux vengeurs et moqueurs. Certains ne croient pas un mot des propos de l’Empereur mais considèrent que l’Allemagne est dirigée par un homme incontrôlable qui peut nuire à la paix. D’autres estiment qu’il n’y a pas de fumée sans feu et y voient un signe de fragilité de la Triple Entente entre la France, l’Angleterre et la Russie.
Les opinions s’agitent, les chancelleries s’inquiètent, les télégraphes gouvernementaux crépitent de messages contradictoires.
Pour essayer de clarifier tout cela, je rencontre ce matin l’ambassadeur de Berlin à Paris.
A suivre…
Le partage d’un « empire colonial » dont ni la France, ni l’Angleterre ne voulaient entendre parler… Ce qui allait entraîner l’immense boucherie…
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