Mission à Vienne, suite …
Visite en fin d’après midi à Gustav Klimt. Légende vivante.
A l’origine du mouvement de « Sécession » par rapport à l’art officiel prôné par l’Académie des beaux-arts, il y a dix ans, en 1897, il est aussi celui qui a quitté cette tendance en préférant rester seul à partir de 1905.
Le succès de la Sécession lui revient principalement. Visions oniriques et irréelles, promotion de la féminité et de l’érotisme, volonté de propagation dans la population d’un art global et omniprésent, cette démarche a su rencontrer son public à Vienne mais aussi dans tout le monde occidental.
Affiche de Klimt pour la Sécession
Les toiles de Klimt se vendent dans la noblesse et la grande bourgeoisie autrichienne mais commencent aussi à intéresser les marchands d’art des autres pays.
Sonja Knips me présente un homme barbu au front dégarni. Il est vêtu d’une longue robe de bure sous laquelle – m’a-t-elle indiqué discrètement, avant de venir et dans un sourire – il serait … nu.
L’artiste vit avec ses maîtresses et ses chats. Solitaire, il ne fait guère attention à notre venue.
La baronne Knips m’indique que Klimt pourrait encore plus éveiller le scandale qu’il ne le fait déjà, si les familles des filles et femmes de la haute société savaient dans quelles conditions il réalise leurs portraits si recherchés.
Dans le secret de son atelier, Klimt peint d’abord ces belles dames … en les dénudant et en leur proposant des positions sensuelles voire très équivoques.
Puis, il les habille, sur sa toile, comme des déesses et les enchâsse dans de magnifiques motifs dorés et décoratifs où prédominent les courbes, les spirales avec des allusions à l’Antiquité et à la mythologie.
L’honneur est sauf et chacun y trouve son compte. Le grand bourgeois de mari retrouve dans l’oeuvre finale qu’il achète fort cher, les motifs d’art nouveau qu’il aime tant et la belle dame, encore rougissante, rentre chez elle en ayant le sentiment d’avoir connu une aventure un peu …unique !
Klimt, » Le Théâtre de Taormine «