W-A Bouguereau « Enfant Tressant Une Couronne »
Comment éduquer nos enfants ?
Chacun a une réponse et si nous voulons nous fâcher avec nos meilleurs amis, il suffit de dire que nous n’approuvons pas leurs méthodes.
Si la liberté est de mise dans le cercle familial, il faut bien en revanche arriver à une norme pour l’école de la République.
Lire, écrire, compter, aimer sa patrie. Il est bon que tous les petits Français apprennent ces savoirs essentiels. Depuis trente ans, les petits campagnards comme les enfants d’ouvriers sont tirés de l’ignorance grâce à l’Ecole Publique, héritière de Jules Ferry.
W-A Bouguereau « La Leçon Difficile »
Il est intéressant d’observer les nouvelles méthodes qui se mettent en place dans d’autres pays que le nôtre.
Un journaliste, correspondant à Rome, rencontré dans une soirée hier soir, me fait part des expériences lancées par Maria Montessori, dans un quartier populaire de la ville des Papes.
La » Casa dei Bambini » , accueille, depuis cette année, les rejetons des habitants du quartier pauvre San Lorenzo.
Dans cet endroit qui doit être pour les enfants un lieu de rêve, les petits êtres sont écoutés, observés et développent leurs connaissances à leur rythme.
Les parents sont les bienvenus. Ils aident l’institutrice à garantir une bonne hygiène des enfants.
Je suis frappé par les différences entre cette méthode originale et ce que nous pratiquons dans nos écoles de la III ème république.
Les petits » bambini » ne sont ni punis ni battus quand ils ne comprennent pas. On ne les force pas à apprendre et les enseignants les entourent d’un grand respect.
Maria Montessori part du principe que l’enfant est » fait pour apprendre « . Il suffit d’attendre le bon moment, celui où il est le plus réceptif.
Sa sensibilité propre ne le porte pas vers tous les types de savoirs au même moment. Il faut savoir patienter pour que chaque enfant puisse se tourner vers eux au moment où sa personnalité l’invite naturellement à le faire.
Arrivés à l’âge adulte, nous, Français, sommes nombreux à nous plaindre de la trop grande sévérité de certains maîtres pendant notre scolarité. Les coups de règle sur les doigts, les séances au coin avec un bonnet d’âne, en ont marqué plus d’un.
Pour autant, doit-on adopter les méthodes très (trop ?) souples de Maria Montessori ? N’est-ce pas passer d’un extrême à l’autre ?
En attendant de répondre à cette question, il est plaisant de savoir que Maria Montessori est … fille de militaire.