Les Français aiment les têtes couronnées et ne les tranchent qu’en dernier recours. Notre troisième République fatiguée de querelles parlementaires sans grandeur, des misérables combats de territoires entre chefs de bureaux et d’une finance décérébrée, se tourne volontiers vers les souverains étrangers, surtout quand ceux-ci savent la prendre, la faire rêver et lui parler avec douceur.
Edouard VII, rejeton réputé sous-doué d’une austère reine Victoria toute puissante, qui a attendu l’âge de 60 ans pour régner après avoir été rabaissé toute sa vie par les méprisantes sphères dirigeantes britanniques, est devenu la coqueluche des Français.
Edouard VII, surnommé au choix Tum-Tum, Gros-Bide ou Berthie aime passionnément la France qui le lui rend bien…
Ah, le bon roi, devenu obèse, surnommé « gros bide », nous connaît bien ! Nos vins, nos cabarets, nos femmes galantes, nos théâtres, nos parties de chasse… plusieurs fois par an, depuis longtemps, il vient rire et s’encanailler à Paris ou en province, un gros cigare au bec, loin de la vertueuse Angleterre puritaine et sans doute un peu hypocrite.
Après l’incident grave de Fachoda, il a travaillé à donner une meilleure image de son pays à nos compatriotes. Lors d’un voyage remarqué dans la capitale en 1903, il a rendu un hommage appuyé à une comédienne aimée du grand public et, grâce à une bonté et une chaleur communicative, a fait progressivement la conquête de foules qui l’avaient accueilli au départ avec des cris comme « vive Jeanne d’Arc ».
Edouard VII demeure le vrai père de l’Entente cordiale, celui qui a vengé sa femme danoise outrée de voir son pays croqué partiellement par la famille de son brutal neveu, le Kaiser Guillaume II.
Il vient nous rendre visite incognito à Paris à partir de demain. Cinq policiers en civil de la Sûreté, auxquels je viens de remettre leur ordre de mission, avec quelques recommandations, assureront une surveillance prévenante et discrète de tous ses déplacements.
La République protège le roi.
Edouard VII passe en revue ses Highlanders
Bonsoir Le Tigre. Toujours au poste ! Bravo. Edouard VII et l’entente cordiale. Et quid des relations franco-italiennes en 1909 ? L’Italie où je suis en ce moment. Cordialement. Irnerius http://histoireuniversites.blog.lemonde.fr/
PS. J’énerve trop souvent mais ne peux m’empêcher de signaler que, dans la phrase « à la conquête des foules qui l’avaient accueilli », le « qui », ce sont « les foules » et non « la conquête », donc le verbe est au pluriel et non au singulier ! Désolé !
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Merci pour le compliment et toujours ravi de servir de « vecteur » à votre blog.
Pas d’énervement pour moi. Très difficile de voir ses propres fautes de frappe. Merci de votre vigilance. Rectification faite.
L’auteur
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