Le général Albert d’Amade
Le Maroc devient un dossier explosif.
En février, j’avais eu l’occasion de procéder aux arbitrages entre les demandes du ministère de la Guerre et l’opposition des bureaux des finances. J’avais, après une dure négociation interne à l’Etat, préparé le vote à la Chambre d’un crédit de 2,5 millions d’euros pour un renfort de 4 000 hommes.
Je croyais être « débarrassé » du dossier pour un moment.
Il revient, en cette fin de mois, avec des nouvelles atroces.
Le journal « Le Matin » annonce qu’un camp de marocains désarmés a été massacré par les troupes du général d’Amade. On dénombrerait 1 500 tués.
Jaurès, on le comprend, est furieux et se lance dans une vive controverse avec Clemenceau. Mon Patron prend la défense de l’ensemble du gouvernement -notamment son ministre de la Guerre Picquard – mais je le sais atterré, lui, qui n’est pas un chaud partisan de l’aventure coloniale.
La ligne de défense des ministres, que j’ai dû préparer en urgence, est (très) fragile.
Nous contestons, au moins en partie, les faits.
Clemenceau m’a chargé d’organiser une enquête interne à l’Administration pour en savoir plus.
A suivre …
1 500 morts quand même!
Judicieuse mise en perspective!
J’aimeJ’aime
Le ministre Picquart est l’homme de l' »Affaire ». Nul doute que ces rumeurs ne visent qu’à déstabiliser cet officier courageux.
Quant à d’Amade, il envisage de créer des unités de « Goumiers » afin de mieux intégrer une population fort rebelle, le fait que les marocains vivent avec leur famille dans leur camp ne peut signifier que ceux-ci sont tous désarmés. Le dernier massacre rapporté par « Le Matin » n’est pas le premier et ne sera pas le dernier, c’est fort regrettable et même inhumain, mais d’Amade ne se résoudra pas à ne pas pacifier le Maroc par la force.
de Vieille Baderne
J’aimeJ’aime