15 novembre 1907: Le procès Edalji, une affaire Dreyfus anglaise

 Conan Doyle démontre l’innocence de G. Edalji

Conan Doyle est un monsieur fascinant: Ecrivain à succès, homme politique et auteur d’exploits sportifs. Passionné de cricket, arbitre de combats de boxe, pilote d’automobiles lancées à grande vitesse, il donne une image flatteuse des gentlemen anglais.

Je ne savais pas, jusqu’à ce que je tombe sur des articles du Daily Telegraph parus cette année, que le père de Sherlok Holmes s’investissait aussi dans la réparation des erreurs judiciaires de son pays.

George Edalji, jeune avoué indien a été condamné il y a quatre ans à trois années de travaux forcés pour une mutilation de chevaux…qu’il n’a pas pu commettre.

Les articles de Conan Doyle font éclater une réalité peu reluisante. La police locale de Sa Majesté s’est acharnée sur un innocent, sans preuve véritable et avec visiblement des préjugés racistes.

Mué en talentueux détective, assisté du major Wood son fidèle secrétaire, l’écrivain, ancien médecin, a recherché des indices de l’innocence d’Edalji dans toute la campagne autour de Birmingham. Avec les mêmes rigoureuses méthodes d’investigation que Sherlock Holmes, Conan Doyle démontre, point par point, que les soi-disantes preuves réunies par la police, ne résistent pas à l’analyse.

Comme pour l’affaire Dreyfus, les corps de fonctionnaires et les magistrats peinent à reconnaître leur erreur initiale et préfèrent maintenir la condamnation d’un innocent plutôt que de remettre en cause leur administration et le fonctionnement de leurs tribunaux.

Pour autant, sous la pression de l’opinion publique et après l’intervention du gouvernement, Edalji va être réhabilité et pourra reprendre ses activités d’avocat.

Les Anglais sortent de cette affaire plus rapidement et avec plus d’à propos que nous, Français, pour l’affaire Dreyfus. En effet, le Royaume vient de créer une Cour d’Appel Pénale, destinée à rejuger les affaires criminelles où des doutes subsistent sur la culpabilité des condamnés.

Avec la France, la Grande Bretagne devient le deuxième grand pays à considèrer que les droits fondamentaux et la liberté d’un homme l’emportent sur la préservation de la réputation d’une administration. L’individu est ainsi protégé contre l’arbitraire et un Etat qui ne peut être tout puissant.

Le Royaume anglais et la République française viennent de faire un grand pas en avant, dans leur fonctionnement et leur mentalité. Ils se rapprochent ainsi l’un de l’autre.

 George Edalji

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