Anatole Deibler, exécuteur en chef des arrêts criminels en France, est au chômage. Le Président de la République Armand Fallières, opposant déterminé à la peine capitale, gracie systématiquement tous les condamnés par les cours d’assises.
Résultat: Notre bourreau national, artisan spécialiste de la guillotine, doit chercher un travail plus discret.
Je ne peux que me féliciter de cette volonté de nos gouvernants de mettre un terme à cette peine barbare. Mon ministre a, pour sa part, déposé l’an dernier un projet de loi tendant à abolir la peine de mort en la transformant en réclusion à perpétuité.
Victor Hugo avait raison lorsqu’il s’exclamait ‘ »Que dit la loi ? « Tu ne tueras pas ». Comment le dit-elle ? En tuant ! »
Le crime récent et abominable d’Albert Soleilland qui a violé et étranglé une petite fille de 11 ans n’a pas fait changer d’avis notre Président. La peine de cet odieux personnage a été commuée en travaux forcés à perpétuité et Solleilland est parti jusqu’à la fin de ses jours dans l’enfer de la Guyanne.
Il faudrait rapidement que le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort aboutisse. L’opinion publique et une partie de la presse sont révulsées par l’affaire Soleilland et réclament avec force la tête des assassins d’enfant ou autres criminels épouvantables.
Si la loi ne change pas, je ne pense pas que nos gouvernants, aussi courageux soient-ils, pourront longtemps résister à cette pression populaire. Et Anatole Deibler pourrait bien retrouver son poste…