5 octobre 1919 : Les Brigades du Tigre vont déménager à Versailles

Petit passage à la Direction de la Sûreté Générale pour rencontrer les hommes de la 1ère brigade mobile. Quand je rentre dans leur bâtiment, une moitié d’entre eux s’entraîne – habillés tout en blanc – à la savate pendant que les autres nettoient leurs armes, réparent leurs automobiles ou classent leurs dossiers.

Ce sont des hommes d’action, toujours prêts à s’élancer vers les bandes organisées de cambrioleurs ou les criminels de tout poil. Filatures, arrestations musclées, interrogatoires serrés restent leur quotidien … On a plus de mal à les motiver sur les recherches d’indices, les exploitations minutieuses de scènes de crimes ou les recherches fastidieuses dans les fichiers !

Je suis accueilli chaleureusement. Ils se rappellent que j’avais moi-même été recruté, en son temps, par leur chef mythique et regretté, Célestin Hennion. J’avais aussi beaucoup intercédé en leur faveur pour qu’ils soient dotés de véhicules et d’armes récentes.

 » Olivier, vous venez faire un peu de savate avec nous ?  » proposent-ils goguenards, sachant très bien que j’ai une sainte horreur de cette boxe où je trouve que beaucoup trop de ( mauvais) coups sont permis.

Je me tourne vers leur commissaire et lui indique que je souhaite lui parler en tête à tête. Nous nous enfermons dans son bureau. Il allume sa pipe et m’écoute attentivement : « Alors monsieur le conseiller, qu’avez-vous à me dire ?  »

Je lui réponds d’abord par un silence puis, embarrassé, je déclare que sa brigade va quitter, en 1920, ses locaux parisiens pour rejoindre Versailles. Le responsable policier pose sa pipe avec brusquerie sur son bureau. Consterné, il s’écrit :  » Mais que nous vaut cet exil ? Versailles, c’est loin de tout ! Sauf pour foncer vers les bandes du fin fond de la Seine-et-Oise. Diable, que va-t-on faire là-bas ?  »

Je lui réponds qu’il s’agit de mieux marquer leur différence avec les agents de la préfecture de police, de montrer que toutes les polices d’élite ne sont pas forcément à Paris et que leurs locaux deviennent décidément exigus.

 » Pfff, encore une décision prise dans le secret des bureaux du ministère ! Ils ne changeront jamais, ces bureaucrates… Bon, allez, je me calme. Voyons les aspects positifs! Vu que vous êtes vous-même Versaillais maintenant, Olivier, au moins, vous pourrez passer nous voir plus souvent !  » me lance t’il plus sereinement.

Nous nous séparons bons amis. Et je lui promets de demander au préfet de Seine-et-Oise qui deviendra leur voisin, de les  » dorloter » un peu dans leur « exil versaillais ».

Carnet anthropométrique d’identité utilisé par les brigades mobiles

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