Deux gendarmes m’ont apporté ce matin un nouveau billet me convoquant pour l’après-midi à l’Elysée. Le rendez-vous avec le président de la République était fixé à deux heures précises.
24 avril 1914 : partir pour l’Elysée ?
Hésitations dans la journée, brusques réveils nocturnes pour y repenser… Longues discussions avec ma femme qui ne sait trop quoi me conseiller….
En haut, Raymond Poincaré ; en bas, Gaston Doumergue. Auprès duquel dois-je travailler pour les prochaines années ?
21 avril 1914 : le moteur d’une ambition
» Il ne va tout de même pas faire marcher sa machine dans la journée !
– euh, eh bien, tu préfères la nuit ? »
La discussion avec ma femme sur l’avenir de Nicolas est animée. Nathalie a légitimement un peu de mal à digérer l’installation d’un moteur de Panhard Levassor dans la chambre de notre fils aîné Nicolas. Et de le voir plongé dans la mécanique automobile durant toute la sainte journée plutôt que de revoir ses cours de Condorcet pour réussir son baccalauréat, la crispe fortement.
13 avril 1914 : questions pressantes sur l’avenir de notre fils aîné
Ma femme sort de la chambre de notre fils aîné Nicolas, scandalisée. Elle remonte le couloir, entre dans le salon et se précipite vers moi, me demandant instamment de laisser tomber mon journal :
11 Avril 1914 : Amant d’une femme de ministre ?
» Caillaux : avec un nom pareil, ça devait se finir dans le sang ! » Jamais avare de bons mots, mon ancien – et regretté – patron, Clemenceau ! Il m’a fait venir chez lui, au 8 rue Franklin dans le XVIème.
8 avril 1914 : petit meurtre entre ennemis
Ce 16 mars 1914, elle a vidé le chargeur de son pistolet Browning 33 sur celui qui était devenu pour elle la bête à abattre, le monstre transformant sa vie en cauchemar. Au moment de l’acte criminel, elle se rappelle avoir vu la stupeur puis la douleur dans les yeux de sa victime ; elle n’oublie pas non plus ses deux mains en avant, barrage dérisoire, comme s’il pouvait arrêter les balles mortelles.