Pas envie, plus envie. Ce journal a failli s’arrêter. Je passais parfois devant avec un petit pincement de coeur. « Quel dommage ! » ne cessaient de me dire mes amis et lecteurs. Une idée toute simple et qui marchait si bien : raconter sa vie auprès du Président du conseil et faire vivre ce début de XXème siècle. Pourquoi ne pas continuer ? Au bout d’un moment, la lassitude est venue, les mots ne venaient plus, l’impression d’un vide et d’avoir tout dit pendant trois ans. Autre chose devait succéder à ce journal. Plus grand, plus beau, plus ambitieux ? Mais rien ne se produisait non plus du côté d’un livre. Sec.
Les prétextes abondaient : trois enfants, un métier très prenant (ce n’est pas de la tarte tous les jours d’être au service… du président du Conseil), plus la force de me lever à cinq heures du matin pour prendre la plume.
Foutaise tout cela ! Je reviens. L’odeur de l’encre, du papier m’attirent. Au chaud au coin du feu pour laisser libre cours à mon imagination, ce besoin de raconter, capter l’attention, exister autrement que comme Papa, mari, ami ou fonctionnaire. Etre avec vous, m’échapper et vous rejoindre, vous prendre à nouveau par la main et vous emmener dans « ma » belle Epoque.
Je ne vais pas vous dire tout ce qui s’est passé pendant cette année d’absence. Le président du Conseil est Raymond Poincaré. Il m’a gardé à ses côtés à son arrivée le 14 janvier.

Une guerre vient d’éclater dans les Balkans. Elle oppose les Bulgares, les Serbes, les Grecs et les Monténégrins. Face à ces bruits de bottes, ces canons qui se braquent et ces fusils qui s’arment, je viens d’écrire un discours pour mon patron. Un phrase que j’avais ciselée n’est pas passée inaperçue : » La France doit agir comme une nation qui ne cherche pas la guerre mais qui ne la redoute pas. »
A suivre…
En tous les cas, il ne faut pas laisser le champs libre à la vile Autriche et à la perfide Allemagne. Puisse notre gouvernement réagir avec toute la fermeté nécessaire à la gloire de notre nation !
Premier commentaire. Olivier, tenez nous au courant !!!!
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Très heureuse de vous savoir de retour!
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Vous ne devinerez jamais ce qui s’est passé durant votre absence. Figurez vous qu’un paquebot insubmersible à coulé au large de Terre-Neuve en avril. On ne peut plus faire confiance en personne…
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Je suis très heureux de vous lire à nouveau! Merci de consacrer du temps à ce travail, c’est extrêmement intéressant à suivre pour vos lecteurs.
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Hourra ! Heureux de vous revoir … et courage pour la suite !
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Ah mon bon ami, un câble express m’a prévenu hier de votre retour aux affaires. Nous qui guettions régulièrement à la fenêtre… Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien d’écris ? Toujours pas… Jusqu’à ce jour. Nous avons cru un moment que vous étiez parti en reportage vers l’Amérique, sur ce Transatlantique dont Bip_Ep a fait allusion. Une catastrophe terrible… pauvres gens… et puis à cette saison, l’eau est plutôt fraîche… Ainsi, il y aurait du monde aux Balkans ? Eclairez-nous, cher Le Tigre, vite, éclairez-nous !…
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Cher ami,
Un câble m’a prévenu de votre retour aux affaires ! Quelle joie ! Nous étions inquiets, chaque jour nous espérions… Anne, Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien d’écris ! Nous avions fini par croire que vous étiez parti aux Amériques, avec ce transatlantique, qui a sombré. Pauvres gens… en cette saison, là bas, l’eau est plutôt fraîche… Cela a fait la une des journaux, vous avez raté cela !
Ainsi donc, il y aurait du monde aux Balkans ! Cela m’inquiète. Eclairez-nous cher ami, et soyez précis.
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Ravi moi aussi de vous retrouver et de découvrir vos nouveaux billets.
Nous publions chaque mois sur notre blog un éphéméride de l’année 1912. Vous pouvez donc imaginer que je suis avec attention les nouvelles d’il y a cent ans !
Au plaisir de vous lire.
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très bonne nouvelle !!
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