Les services du ministre des Finances Joseph Caillaux ne savent plus quoi inventer : après l’impôt sur les chiens, celui sur les portes et fenêtres, voilà maintenant la taxe sur les chats !
La note qui arrive sur mon bureau, pour validation de la Présidence du Conseil, est tout à fait sérieuse. Le ministère des Finances propose de taxer nos animaux favoris les chats.
Le document expose les arguments qui militent pour une telle taxation :
– il existe déjà un impôt sur les chiens (depuis la monarchie de Juillet), divisés entre chiens de garde et chiens de luxe ;
– une bonne fiscalité sur les bêtes ne doit pas se concentrer sur une seule catégorie d’animaux. Il convient donc de penser aux chats, dans un souci de justice et d’équité fiscale ;
– les propriétaires de chiens qui ne possèdent pas de chats ne cessent d’écrire aux députés et aux services du fisc pour protester au sujet de la non taxation de cet animal ;
– la Société Protectrice des Animaux est aussi favorable à ce nouveau prélèvement susceptible de réduire le nombre de chats errants, terreur des oiseaux et des nichées.
Le rédacteur de la rue de Rivoli propose donc l’insertion d’un article approprié dans une prochaine loi de Finances.
En marge du document que je renvoie au directeur du budget, je porte l’annotation suivante :
» Monsieur le directeur,
La présidence du Conseil a pris bonne note de votre proposition. Si nous ne pouvons que louer votre souci d’équilibrer par tous moyens nos finances publiques, nous nous interrogeons en revanche sur la faisabilité de votre nouvelle taxation.
Le chat est, vous le savez, un animal capricieux, errant, irrégulier. Devra-t-on considérer que tout chat quittant un foyer pour partir en chasse ou dormir dans un grenier voisin, rend son maître coupable d’une évasion fiscale caractérisée ?
Je vous rappelle que l’impôt sur les chiens est déjà mal recouvré. On estime que six chiens sur dix échappent au fisc. Ne risque-t’on pas d’obtenir un résultat encore plus désastreux pour les chats ?
Votre argument de justice et d’équité fiscale vous conduira-t-il à nous proposer, dans une prochaine note, une taxe sur les poissons rouges et une autre sur les perruches en cage ?
Quel sera le régime fiscal des portées de chatons ?
Pour finir, vous savez que le proverbe parle de « chien du ministre et de chat du ministère ». Comment envisagez-vous la taxation des chats des ministères ?
Bref, il convient de muscler votre argumentation si vous ne voulez pas que votre fiscalité sur les animaux n’achoppe à des questions « bêtes » et qu’au moment du débat à la Chambre, le gouvernement n’entende, de la part des députés, des noms d’oiseaux.
Bien à vous.
Le conseiller.XXXX……. «
Je suis ce blog depuis plusieurs mois, et je me décide aujourd’hui à vous féliciter pour ce travail.
C’est instructif, intéressant, terriblement bien écrit.
Bonne continuation.
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C’est une bonne idée, à condition de le percevoir à la mi-août
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je suis pour…………un groupe de « vrai« citoyens….elu et present en tout temps aux decisions…de ses gens du gouvernement…
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