31 janvier 1908 : Le Golem de Prague

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Le Rabbin Löwe et le Golem

 » La nuit tombe sur Prague. Nous sommes il y a bien longtemps, un peu après le moyen âge. Le rabbin Löwe, érudit brillant, respecté de tous, gardien de la communauté juive, se glisse furtivement dans le sous-sol de sa synagogue.

Une créature inanimée, faite d’argile et de boue venant des rives de la Vltava attend les ordres de son maître. Elle est immense, monstrueuse. Elle peuple les cauchemars des enfants et effraie les plus grands. C’est un « Golem ».

L’homme d’église s’approche du monstre et prononce le mot hébreu magique « Shem ».

Le Golem se redresse alors , déploie sa taille gigantesque, monte les escaliers quatre à quatre et quitte l’édifice sacré pour accomplir sa mission : découvrir les crimes de la ville et les prévenir.

Il accomplit cette tâche noble chaque soir et s’en retourne, devoir accompli, auprès de son maître au petit matin. Le rabbin lui ôte la vie durant la journée, avant de l’éveiller à nouveau le soir à l’aide d’un « Shem », aussi efficace que mystérieux.

Une veille de Sabat, le rabbin doit toujours ôter la vie au Golem. Oubli, négligence ? le rabbin laisse pourtant cette fois-ci le Golem animé.

Le monstre qui n’a pas l’habitude de l’éveil le jour de Sabat dévaste tout sur son passage. La maison du rabbin est sur le point d’être réduite en miettes quand l’homme d’église, alerté par le bruit des destructions opérées, se précipite sur sa créature infernale.

Affolé, il prononce le mot « Shem » destiné à immobiliser le Golem définitivement.

Depuis, on prétend que le tas de boue et d’argile qui se trouve toujours dans la cave de la synagogue de Prague, cache le fameux Golem. Il ne demande qu’à revivre si un rabbin prononce à nouveau le bon mot magique  »

Bravo, belle histoire ! Mes amis Praguois qui m’accueillent ce soir, ont du talent pour donner à leur ville une dimension légendaire.

Ce Golem ! Est-ce le signe d’une Humanité pleine d’apprentis sorciers (les savants, les ingénieurs … ) qui ne maîtrisent plus leur création ? Ou doit-on y voir le protecteur d’une communauté juive craignant une persécution qui s’est déjà produite dans d’autres capitales européennes ?

Le Golem renvoie sans doute à nos rêves d’enfant d’une Justice parfaite, toute puissante, directement guidée par une main divine et irréprochable. Les bons se rassurent, les méchants tremblent. Nous sommes dans un monde manichéen…mais tellement plus simple et finalement rassurant que celui qui nous entoure réellement en ce début de XXème siècle.

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Les tombes du vieux cimetière juif à côté de la Synagogue Vieille-Nouvelle de Prague

7 commentaires sur “31 janvier 1908 : Le Golem de Prague

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  1. La formule inscrite sur le front, ou parfois sur un parchemin glissé sous la langue du golem, est shem, en ce sens qu’elle est mystérieuse, mais ce n’est pas, contrairement à ce que votre texte laisse entendre, le mot « shem ». Il suffit de regarder l’illustration que vous proposez en regard. Loew anime le golem en invoquant la vérité divine (« Emet »), et l’arrête en retranchant l’aleph initial (translittéré ici « E ») pour n’avoir plus que « Met », la mort. De façon subtile, l’illustrateur (vous pourriez aussi le nommer : Mikolas Ales) a placé l’aleph à l’extrême droite — notre droite — du front, de sorte qu’on n’en voit que la moitié.
    PS Faut-il le rappeler : l’hébreu se lit de droite à gauche, et ne transcrit pas toutes les voyelles : sur l’illustration, on voit sur le front, de droite à gauche: a, m, t.

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  2. Le résumé du Golem de Prague m’a fort interessée et me permet de mieux comprendre le « kabbaliste de Prague » de Marek Halter qui oublie souvent que nous n’avons pas son érudition judaïque.De plus le commentaire de E.Lysoe du I5/O3/2OO9 apporte un supplément d’informations non négligeable.Merci tout le monde

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  3. Il me semblait aussi en effet que c’était le mot « Emet » qui était utilisé. J’ai entendu une version de la légende où c’était dans le grenier et non dans la cave de la synagogue que le golem se trouverait relégué. Il s’agirait de la synagogue Vieille-Nouvelle à Prague. On m’a raconté qu’au pire des horreurs des persécutions nazies, la communauté juive aimait se raconter qu’il y avait un lieu où les nazis n’avaient jamais osé aller: le grenier de cette synagogue, par peur de rencontrer le golem. Le golem y gardait des trésors de savoir. Tant qu’il y avait un lieu où la pensée juive resterait inviolée, il y avait de l’espoir. Au pire des destructions, la synagogue n’a pas subie de dégâts. J’ai entendu encore d’autres versions de l’histoire, les unes plus intéressantes que les autres, racontées par un ami.
    Bonjour amical

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