Il est rare de voir un artiste de vrai talent, adulé de son vivant, comme l’est Monsieur Rodin.
Notre sculpteur national est reconnu dans le monde entier. Il est exposé tour à tour à Genève, Bruxelles, Rotterdam, Amsterdam, La Haye, Düsseldorf, Buenos-aires, Montréal, Tokyo, Berlin…
Tout le monde se presse pour venir le voir dans ses ateliers à Meudon, Villa des Brillants, rue Paul-Bert.
On découvre là une vie de labeur acharné: Des nus, des bustes, des morceaux de sculptures par centaines…Rodin a capturé ces corps, ces visages connus ou non, pour produire une humanité unique, une humanité retravaillée, façonnée par un génie moderne re-créateur.
L’artiste au caractère ombrageux dicte à chacun la bonne façon de voir ses oeuvres. Il faut pouvoir les contourner, passer au dessus, en dessous. Rien ne doit échapper au regard. Rodin demande à ce que certains de ses bustes soient perchés sur des colonnes de plus de deux mètres pour accroître leur visibilité. On reste surpris et sans voix devant ces inventions infinies.
Rodin façonne la glaise, façonne la pierre et façonne enfin nos regards.
Balzac, dont la statue commence à être reconnue à sa juste valeur, devient ainsi… son enfant.
Les photographes – l’artiste à tout de suite compris leur utilité dans notre monde moderne – sont invités à diffuser dans chaque métropole internationale les reflets de ses plâtres et de ses marbres.
Les yeux des cinq continents s’émerveillent de cette démesure, de cette partie de France qui croit encore qu’elle peut faire le Monde à sa main.
Merci pour ce blog très instructif.
Pour les amis de la philosophie, c’est aussi l’époque d’Alain, de Bergson, de Freud et de bien d’autres.
Remarque en passant : l’avant dernier § ne commet-il pas un anachronisme en soulignant l’importance future de la photographie ?
Bonne continuation !
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