17 décembre 1909 : Le roi des Belges est mort

On lui doit une Belgique qui se protège mieux, qui nous protège mieux. Trois jours avant de mourir, le roi des Belges a signé une très importante loi sur le service militaire obligatoire (un fils par famille doit partir) qui permet à l’armée du royaume de disposer de régiments beaucoup plus nombreux. Notre frontière nord est ainsi devenue plus sûre.

Que retiendra-t-on de Léopold II, ce roi à la longévité exceptionnelle (il était monté sur le trône en 1865) qui vient de nous quitter ?

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Léopold II, roi des Belges, vient de mourir

Du bon : la prospérité économique de son pays assise sur les mines et une industrie aussi inventive que florissante; un enrichissement général de la population, de multiples constructions à Bruxelles ou à Ostende comme les serres de Laeken, les Arcades du Cinquantenaire, le Pavillon chinois, la Tour japonaise et j’en oublie…

Du beaucoup moins bon : la réputation du roi est durablement entachée par les révélations des journalistes et des écrivains sur la situation au Congo, longtemps propriété personnelle du souverain. Emprisonnements, déplacements arbitraires, tortures : rien n’a arrêté ceux qui souhaitaient que la colonie soit la plus profitable possible et que la production de caoutchouc augmente de façon spectaculaire. Les mains coupées des enfants du pays par les personnels de la « Force publique » belge, restent dans les mémoires.

Seigneur bienfaisant en Belgique, terrible saigneur au Congo, y-avait-il deux Léopold ? Avait-il lui même conscience de ce qui s’est fait en son nom dans « sa » colonie ?

Léopold II a demandé une enquête internationale sur le Congo. Il a rétrocédé les terres à son pays et s’est efforcé de modifier les conditions d’exploitation des matières premières dans ce territoire d’Afrique.

Est-ce suffisant pour le dédouaner ?

L’Histoire jugera.

En attendant, les dîners en ville bruissent d’informations plus futiles sur l’héritage fabuleux du roi.

Les milieux bien-pensants de notre capitale relèvent que les « 100 millions » ne partent pas totalement, loin de là, vers les enfants de la reine Marie-Henriette. Une (trop?) grosse partie semble revenir aussi aux deux rejetons de Blanche Delacroix, de cinquante ans la cadette du vieux souverain et dont celui-ci était tombé éperdument amoureux pour aller jusqu’à l’épouser et la faire baronne de Vaughan.

Cette fille de concierge a-t-elle eu ses garçons avec le roi ou avec quelqu’un d’autre ? Voilà LA question que se posent, ce jour, les collègues, les voisins et l’épicier d’en face. Question essentielle ?

L’Histoire jugera aussi.

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