Elections américaines de 1908 : Helen Herron Taft, épouse du candidat républicain à la Maison blanche, William Howard Taft.
Elle ne mâche pas ses mots, sa volonté est de fer. Elle cesse de répéter ses désirs… uniquement lorsqu’ils ont été satisfaits. Helen Herron Taft : épouse de William Howard Taft, vraisemblablement le prochain candidat républicain à la Maison Blanche.
Le « pauvre » William Taft n’a qu’à bien se tenir. Devient-il avocat au barreau de l’Ohio, en 1880, à 23 ans à peine ? » Ce n’est pas suffisant » insiste la belle Helen » tu dois viser une carrière de juriste fédéral ! »
Taft devient dix ans plus tard procureur général des Etats-Unis. » Ne t’arrête pas maintenant, la politique te tend les bras, nous sommes tous les deux issus de grandes familles habituées à laisser leur nom dans l’histoire, ne l’oublie pas » susurre fermement Helen aux oreilles de son colosse de mari.
Encore dix années, nous sommes en 1900. William Taft embrasse une carrière diplomatique brillante. Le président de l’époque, McKinley, le presse de prendre la tête d’une commission organisant les pouvoirs publics aux Philippines. Douze mois s’écoulent et Taft devient gouverneur provisoire de cet Etat passé sous protectorat américain. A peine grisée par le nouveau pouvoir acquis par son époux, Helen le conseille nuit et jour tout en s’occupant de leurs trois enfants.
Ils accumulent, tous les deux, de vrais succès sur le terrain et remettent en marche les institutions d’un pays jusque-là au bord de la guerre civile. Ils deviennent très populaires auprès des Philippins lorsqu’ils obtiennent auprès du pape Léon XIII qu’ils vont voir à Rome, le rachat de terres appartenant à l’Eglise pour les distribuer, sous conditions, aux paysans locaux.
» Manille ne remplacera jamais Washington. Il faut retourner en Amérique, c’est là que les plus hautes destinées t’attendent ! » Helen regarde dans les yeux William qui ne peut que se soumettre à ce regard impérieux.
En 1904, Taft est nommé secrétaire d’Etat à la Guerre. Poste stratégique dans un pays qui affirme, de plus en plus, sa puissance ; joli parcours pour un homme qui n’a pas encore la cinquantaine.
Helen fait tout pour qu’il devienne le bras droit de Théodore Roosevelt, l’actuel président. Inutile de dire qu’elle obtient une fois de plus gain de cause.
Travailleur infatigable, juriste hors pair, fou amoureux de son ambitieuse compagne, William cumule les réalisations : il suit les protectorats sur Cuba et les Philippines, modernise la flotte US qui devient l’une des meilleures du monde et assure de nombreuses missions diplomatiques pour le compte du chef de l’Etat. A ses heures perdues, il supervise aussi la construction du Canal de Panama. A chaque vacance de Théodore Roosevelt, il assure l’interim de la présidence.
» Tu seras Président des Etats-Unis ». Helen hurle car William Taft, un peu fatigué ce soir, se verrait bien arrêter sa carrière comme juge à la Cour suprême. » Tu dois accepter la proposition du Président et devenir le prochain candidat républicain aux élections de novembre ! Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi ! » Honteux d’avoir un bref instant pensé à lui, William Taft déplace sa forte corpulence et se remet à sa table de travail. Presque sous la dictée de sa « chère et tendre » , il rédige la courte lettre où il annonce sa candidature.
Ces quelques mots feront peut-être de lui, le 27ème président des Etats-Unis.
Ce que femme veut…
Un clin d’oeil concernant W.H.Taft :
http://raoulponchon.blogspot.com/2008/02/blog-post_20.html
J’aime bien votre site.
Bien cordialement
Raoul Ponchon
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