9 février 1908 : Fallières, les vertus d’un Président  » plan-plan « 

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A. Fallières, notre Président depuis le 18 janvier 1906

Notre Président de la République, c’est « Moussou Fallières », le surnom qui colle à la peau de cet Agenais, amoureux de la bonne chère et de son petit vin du Loupillon.

Armand Fallières reste un homme d’Etat effacé. Effectivement, par rapport à un Clemenceau, un Briand, un Jaurès ou un Caillaux, il paraît en retrait.

Pourtant, c’est lui le maître des horloges. Au dessus des partis et de leurs querelles, au dessus des hommes politiques et de leurs luttes de pouvoirs quotidiennes, ce grand calme s’efforce de faire naître des gouvernements à la hauteur des enjeux du moment.

Dans un monde qui bouge beaucoup, il doit et sait être celui qui rassure. Sa parfaite maîtrise des dossiers en fait un interlocuteur de poids dans les négociations internationales. Son jugement sûr porté sur les hommes lui permet aussi de conseiller les chefs de gouvernement dans leurs choix de ministres.

Il est de ceux que l’on visite discrètement pour vérifier la validité de telle ou telle option stratégique. Sa connaissance sans pareil des moeurs parlementaires – il a longtemps été député puis Président du Sénat – le conduit à anticiper les comportements de la Chambre ou de la Haute assemblée et leurs votes futurs.

Il a des convictions. Son opposition à la peine de mort, contre l’avis d’une grande majorité de l’opinion publique, le fait gracier tous les condamnés à la peine capitale. Il endure stoïquement les critiques virulentes de la presse populaire … à chaque grâce prononcée.

Il a aussi su, en son temps, comme les autres parlementaires défendant Dreyfus, voter contre la loi de dessaisissement qui aboutissait à retirer à la Chambre criminelle de la Cour de cassation – favorable à la révision du procès – le soin d’examiner à nouveau « l’Affaire ».

En définitive, c’est un grand homme qui habite l’Elysée.

Les clichés – semblables à de belles photos de mode – publiées dans l’Illustration de janvier 1906 sur son épouse Jeanne Fallières née Bresson ; le fait que celle-ci étende son linge – paraît-il – dans les jardins du Palais présidentiel, peuvent faire sourire.

Mais doit-on juger notre Président en fonction de ce que l’on croit savoir de la Première dame de France ?

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