13 décembre 1910 : L’automobile conseillée par les médecins !

Pour être éclatant de santé, conduisez une automobile ! Ce ne sont pas Louis Renault ni Robert Peugeot qui le disent mais les médecins. Tout cela est très sérieux et prouvé scientifiquement. Un coup d’accélérateur et vous reprenez des couleurs, un coup de frein et vous voilà bien.

A lire les communications de plusieurs praticiens parisiens – n’est ce pas cher docteur Legendre ?- ce nouveau mode de transport agit de façon bénéfique sur tous les organes et fonctions de notre corps. La respiration est plus facile grâce au grand air absorbé en plus grande quantité. Les poumons s’emplissent avec bonheur d’oxygène et rendent le sang incontestablement plus rouge. Ce dernier circule bien mieux grâce au cœur battant à un bon rythme pendant tout le trajet. Il faut regarder aussi la peau qui se révèle moins sensible à l’eczéma et aux multiples boutons après les voyages dans ces véhicules à moteur.

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La belle automobile personnelle du constructeur Louis Renault

L’automobile n’est pas seulement un mode de transport, c’est un vrai sport : il faut faire démarrer et redémarrer l’engin avec une manivelle dans un mouvement rapide et musclé, le réparer fréquemment avec force et habilité, conduire dans des courants d’air obligeant l’organisme à se tonifier… En roulant, vous ne pouvez plus être frileux et une douce chaleur vous envahit dès que vous arrivez à destination. Bien-être facilitant ensuite un sommeil profond et réparateur.

La concentration sur le parcours et la route chasse les idées noires. Les neurasthéniques se sentent mieux au volant qu’ailleurs. Comprendre les cartes, ne pas se tromper aux carrefours, interpréter convenablement des panneaux indicateurs souvent laconiques et compréhensibles des seuls autochtones : voilà de quoi tonifier votre cerveau et votre intelligence, irriguer votre cervelle d’idées saines et positives !

Ah, cette automobile, fruit de la marche en avant du progrès humain, rejeton génial de nos ingénieurs, elle n’a pas fini de nous soigner, de nous guérir de tous nos maux faits de lenteur, langueur et torpeur.

Madame, monsieur, le bonheur au vingtième siècle avance à cent à l’heure et sur quatre roues !

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L’automobile ? J’en ai déjà parlé ici (la dangereuse Pantoufle de Monsieur Berliet), ici (Ma fille n’est pas une automobile), ici (Renault, l’Homme et la machine), ici (Favoriser l’automobile dans Paris) et là (Louis Renault, vivre pour l’automobile)

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Pour voir des films spectaculaires de 1910, comme si on y était (collision de locomotives, vie quotidienne aux Etats-Unis…), rejoignez le groupe des amis du site « Il y a un siècle » !

5 commentaires sur “13 décembre 1910 : L’automobile conseillée par les médecins !

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  1. Ne pas oublier que la voiture c’est bon….pour la santé !

    Du moins si on en croit ce spécialiste de l’influence de l’automobile sur la nutrition générale chez les normaux, les anémiques et même, mais oui, chez les neurasthéniques!!

    « L’intensité du courant d’air produit, sur une peau saine, une sensation généralement agréable de fraîcheur, suivie d’une réaction de chaleur, quand la voiture s’arrête.

    Il est nécessaire de respirer par les fosse nasales. Les tuberculeux en évolution scléreuse se trouvent, en général, fort bien de l’usage modéré de l’auto, à la condition d’être protégés par une glace d’avant et de choisir des temps convenables.

    L’auto convient bien aux anémiques et chloritiques. Les porteurs de lésions cardiaques compensées devront être seuls autorisés, sans jamais conduire eux-mêmes.

    Les variqueux et les hémorroïdaires se trouvent mal de ce sport. Les constipés chroniques y gagnent des gardes-robes plus régulières. Les goutteux et les arthritiques en tirent grand profit.

    En général, tous ceux qui ont besoin d’oubli et de repos d’esprit, bénéficient de cet exercice. »

    Extrait de la communication intitulée *Influence des rapides déplacements d’air que provoque l’automobile sur la nutrition générale*, présentée le 3 juin 1907 par Antoine Mouneyrat à L’académie des sciences.

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  2. aujourd’hui quand on parle « sport automobile », on ne pense pas aux tours de manivelle, et quant au bon air, on parle plutôt de pollution … on aurait donc trop cherché à se soigner au volant au XXème siècle ?

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  3. Je plussoie abondamment : j’avais comme une pesanteur sur la respiratioon et depuis que j’inhale les vapeurs de moteur de ma Renault 1907, il y a un mieux notable !

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