6 octobre 1908 : Le parti socialiste uni pour gagner

Le parti socialiste SFIO est sur de bons rails. Il a maintenant tout ce qu’il faut pour réussir : un leader de plus en plus incontesté en la personne de Jean Jaurès, un programme progressiste qui vise au progrès social immédiat, une vraie raison d’exister liée à la situation peu enviable des ouvriers ou petits employés et une base militante solide.

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Dans la guerre des plumes, Jean Jaurès pourrait l’emporter sur Georges Clemenceau

La SFIO, section française de l’Internationale ouvrière, revient de loin. Il y a quelques mois encore, on pouvait écrire sur son unité fragile, sur la querelle des chefs qui la minait, sur sa doctrine ambiguë.

En fait, ce parti prend des virages positifs et au bon moment.

Au congrès d’avril 1905 qui a eu lieu dans la salle du Globe à Paris, le parti s’est doté de structures rigoureuses qui interdisent aux parlementaires d’y prendre le pouvoir (leur nombre ne peut excéder 10 % de celui du Conseil national dirigeant). Ainsi, ce sont bien les meneurs militants qui gardent les rênes et non les notables -souvent rivaux- issus des élections.

Lors de ce congrès du Globe, les différentes tendances socialistes (anciens Allemanistes, socialistes indépendants, Possibilistes…)  se sont aussi fondues en un seul ensemble cohérent et discipliné. Les Jaurésiens l’emportent progressivement sur les Guesdistes et imposent leur vision réformiste excluant la grève générale et privilégiant les conquêtes sociales concrètes et immédiates. Le capitalisme continue à être condamné dans son principe (ce qui donne du baume au coeur des milliers de syndicalistes qui votent socialistes) mais son renversement brutal se voit repoussé à plus tard ( ce qui rassure les classes nombreuses d’employés, d’ouvriers aisés ou de petits fonctionnaires).

La participation au gouvernement radical est exclue. Ainsi, la SFIO n’a pas à se « compromettre » dans la difficile conduite des affaires d’un pays qui est entré -dans la douleur- dans l’aire industrielle.

Au congrès de Toulouse qui va avoir lieu dans les prochains jours, le discours de Jaurès doit officialiser ces orientations.

Il est donc très attendu.

Il devra proposer une synthèse aux différents courants de pensée de la SFIO et surtout donner du « sens » aux évolutions sociales en cours en montrant qu’elles légitiment la position en faveur de « l’évolution révolutionnaire ».

Fébrilement, conscient de l’enjeu immense, Jean Jaurès écrit, réécrit son discours chaque soir, chaque nuit.

Avec de simples mots, il va aider à construire le rêve d’un peuple qui attend. Il pèse les phrases, réfléchit au poids des formules.

Sa plume agile se bat pour que ses propos forment un édifice, une maison accueillante où pourront venir se réchauffer les générations montantes lassées d’un gouvernement qui a renoncé à changer le monde.

2 commentaires sur “6 octobre 1908 : Le parti socialiste uni pour gagner

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  1. Je voudrais répondre à « François »… qui dit voir Le Creusot depuis « l’Asie Centrale » !
    Il ferait bien de prendre des nouvelles sérieuses et de venir nous voir !

    Le Creusot, « la ville de toutes les énergies », connaît depuis quelques années un rebond économique spectaculaire : jamais on n’a autant produit ici – dans toute la glorieuse histoire de la ville – qu’aujourd’hui ! Cinq entreprises mondialisées se partagent une formidable activité industrielle sur le territoire, dans la suite des productions « historiques » (depuis 1782 !) : le transport et l’énergie, la mécanique de haut vol, la métallurgie d’avant-garde…

    Ce sont ALSTOM, AREVA, ARCELOR-MITTAL, Safran-SNECMA, GENERAL-ElLECTRIQUE- Thermodyne qui tournent à plein régime, investissent par millions, recrutent à tous les niveaux. Les sous-traitants et d’autres entreprises, de construction mécanique par exemple, se multiplient : on fabrique des mâts d’éolienne, du matériel pour la pétro-chimie, des tuneliers, des élévateurs … on ne peut qu’en oublier !

    La formation est à la pointe : un IUT particulièrement renommé, une antenne de l’Université de Bourgogne, un Lycée polyvalent doté de sections techniques d’avenir…
    Au moins quatre laboratoires de recherche de niveau mondial sont implantés dans la ville.

    La vie culturelle est intense : une Scène Nationale, un Ecomusée, 400 associations d’amateurs, un Conservatoire, un Orchestre Symphonique et une Harmonie… La vie sportive est à l’unisson !

    La saga des Schneider est connue et respectée, ici, mais classée dans l’Histoire, comme l’image du paternalisme. Les temps ont changé, la ville aussi : plus de fumées mais une ville verte, avec ses quatre parcs et sa campagne généreuse tout autour. Moins d’ouvriers certes, comme dans toute l’économie moderne mais une ville formidablement vivante et active.

    Renoncez aux clichés ancestraux et aux idées toutes faites : la CGT qui « gère l’action sociale », c’est un mensonge inique ! Elle a autre chose à faire ! Pas un habitant, ici, qui ne rigole en lisant pareil fantasme ! La  » ville somnolante »… c’est vous qui rêvez ! Venez voir !

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