22 janvier 1908 : Isadora Duncan, reviens, la France t’attend !

Isadora Duncan ggbain 05654.jpg Isadora Duncan

Il y a des artistes que l’on regrette. Des talents qui ont quitté la France pour se faire applaudir sur des scènes prestigieuses à Berlin, Moscou ou aux Etats Unis.

Isadora Duncan a laissé dans nos esprits un souvenir unique. Dans le salon de Marguerite de Saint-Marceaux (que nous appelons tous « Meg »), nous sommes plusieurs à nous proposer de lui écrire pour l’inviter à revenir.

Les riches Parisiens, par goût ou par snobisme, se tiennent prêts à satisfaire ses moindres désirs pour la revoir s’élancer, pieds nus, dans des figures de danses grecques ou inventer de nouveaux gestes lents et gracieux sur un air de Ravel.

Isadora veut réinventer la danse, changer la société par l’Art, répandre universellement la joie de vivre par les mouvements rythmés d’un corps que la maturité n’alourdit pas.

Nous repensons à ses débuts dans le salon de Meg, il y a quelques années, en 1901 je crois. Très jeune, naïve, pleine de fraîcheur et d’humour. Elle enchantait la soirée avec des danses de gestes que nous n’avions jamais vues, une chorégraphie très originale qu’elle nous expliquait ensuite avec son délicieux accent américain.

Nous avons tous tremblé pour elle, à ses débuts sur une scène publique, au Théâtre Sarah Bernhardt. J’ai fait parti des lecteurs du Figaro qui ont protesté contre les articles très tièdes qui ont accueilli sa prestation.

Puis est venu le temps du succès. Elle n’avait pas assez de soirées pour répondre à toutes les invitations des princesses, des duchesses ou des scènes à la mode.

A ce moment, ses idées se sont affirmées. Elle voulait créer un école pour transmettre ses découvertes révolutionnaires sur la danse. Pas forcément en France. D’où son idée de partir, de découvrir d’autres salles, d’autres publics, de faire de nouvelles rencontres.

Isadora nous manque. Les Russes l’ont boudé, les Américains, ses compatriotes qu’elle a rejoints, l’ignorent et lui infligent des salles vides. Les dames de la « bonne société » allemande, s’offusquent de ses idées sur le mariage … mais qu’elle s’en aille, qu’elle quitte ces vieilles revêches, qu’elle abandonne ces sociétés sclérosantes !

Reviens petite princesse grecque ! Reviens nous enivrer de tes sarabandes endiablées, charme-nous de tes sauts de chat, fais revivre pour nous les dieux de l’Olympe, perds-nous dans cette Nature dont tu connais tous les rythmes, rejoins-nous d’un bond de grand fauve dressé par toi !

Isadora, reviens, la France t’aime et t’attend !

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Isadora Duncan

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